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Le maire qu’on voit danser le long des golfs chers


Le collectif de Castres Ecologique et Solidaire a dénoncé le projet d’extension du golf dès le Conseil municipal de décembre, ainsi que dans sa Newsletter de janvier ici : https://www.castresecologiquesolidaire.com/post/la-news-de-castres-%C3%A9cologique-et-solidaire en opposant le coût de cette extension pour quelques 400 abonnés au regard des augmentations de tarifs affectant pratiquement l’ensemble de la population (écoles, restaurants pour personnes âgées, associations, etc.).

Mais nous avons aussi été interpellés par des habitant.es de Castres et usager.es du parc de Gourjade, qui se sont mobilisé.es contre ce projet et ont initié une pétition ici : https://www.change.org/p/contre-l-extension-du-golf-de-gourjade?source_location=search

Nous soutenons leur appel à donner un avis dans l’enquête publique qui est ouverte du 27 février au 31 mars, il faut écrire par mail à cette adresse :

pref-extension-golf-castres@tarn.gouv.fr

On peut consulter l’ensemble du dossier ici : https://www.tarn.gouv.fr/projet-d-extension-du-golf-de-castres-a11566.html

L’extension du golf de Gourjade est une aberration, sur les plans économique, environnemental et social ou encore sur l’usage du territoire à partager entre citoyens.

Aberration économique

Les finances de la ville semblent difficiles à équilibrer avec l’augmentation du coût de l’énergie. On demande ainsi au plus grand nombre de Castrais de participer avec l’augmentation des coûts de la cantine, des activités périscolaires, des réunions associatives.

Or, le coût du projet d’extension du golf est estimé à 4 ou 5 millions d’euros et l’on sait que ce budget sera dépassé.

Avec donc un 19ème trou… Dans la caisse.


Cet argent sera octroyé au bénéfice, et du promoteur, et des 400 licenciés. La licence, actuellement de 700 € par an verra son montant doublé,1500 € sûrement et ne compensera que partiellement les coûts. Un crédit sera engagé par la Régie du golf, c’est-à-dire par la ville, qui rappelons- le verse chaque année une subvention de 100 000 € et gageons que cette subvention « ordinaire » verra son montant augmenté.

De plus M. Bugis nous dit, en jouant sur les mots que la ville ne paie pas l’extension …mais l’aménagement de la ferme Boufanet, il ne trompe personne.

N’insistons pas sur la différence de patrimoine entre les licenciés et ceux qui payent les augmentations de la cantine.

Aberration écologique

(voir l’avis émis par la mission régionale d’autorité environnementale ou MRAe, sur le site de la préfecture, en annexe du dossier cité plus haut)

L’extension, prévue sur 29 hectares supplémentaires, devra faire abattre des arbres : 2930 m² de chênes, 2 200 m² de la ripisylve des ruisseaux des Gourgs et Cante Loube (avec interruption du corridor écologique), 780 m2 de bouleaux et 2 platanes ; cela peut paraître limité, mais cela va tout de même à l’encontre des enjeux environnementaux actuels, à l’heure où l’on s’inquiète de replanter des arbres pour pallier les effets du réchauffement climatique. Des zones humides risquent aussi de disparaître, les garanties pour les éviter étant jugées insuffisantes par la MRAe.

Ensuite, le green, comme son nom l’indique, doit rester vert et nécessite un arrosage. Et c’est à propos de la gestion de l’eau que l’on trouve les plus importantes sources d’inquiétude :

  • D’abord parce que le dossier présenté ne tient pas compte du dernier schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) du bassin Adour-Garonne pour 2022-2027 (consultable depuis 2020), ce qui fait qu’aucune disposition de ce plan concernant le changement climatique, la gestion quantitative des ressources en eau et la réduction des pollutions diffuses n’a été programmée.

  • De fait, le chiffrement de la consommation en eau estimée par le projet à 900 m³ /jour (soit 550 m3 de plus) en période de sécheresse, est déjà considérable, mais « les volumes annuels prélevés et la répartition des volumes au long de l’année ne sont pas précisés. » (MRAe p7)

  • Il n’est pas tenu compte non plus des prévisions à la baisse déjà annoncées en 2020 du débit de l’Agoût, que l’actualité ne fait que confirmer… De plus, les autres prélèvements existants ont été ignorés. À l’heure où les préfets réfléchissent à une éventuelle interdiction du lavage des voitures et du remplissage des piscines, le paradoxe semble difficile à résoudre. Il sera toujours temps pour le maire de dénoncer dans une tribune les diktats hors-sol venus d’en haut.

  • La MRAe conseille d’étudier des mesures alternatives de ressources en eau, comme la récupération des eaux de pluie, ce qui n’avait nullement été envisagé.

  • On découvre aussi un aspect paradoxal de l’usage de l’eau que l’arrêté cadre interdépartemental du 8 juin 2016 autorise : « En situation de crise, l’arrosage des golfs reste possible de nuit à hauteur de 30 % alors que l’irrigation agricole est interdite. » (MRAe p9) Mais encore faut-il pour cela pouvoir contrôler ces restrictions…

Autre préoccupation, l’artificialisation des sols avec principalement le nouveau parking de 50 places, le reste du chantier consistant à « réhabiliter » l’ancienne ferme du Boufanet, pour installer le nouveau club house avec terrasse, vestiaire, salle de réunions et séminaires, etc...

Enfin, l’entretien du terrain nécessitera des techniques énergivores et des pesticides – intrants et produits phytosanitaires (dont la substance active n’est pas précisée). Avec un risque pour les nappes phréatiques, comme le souligne la MRAe : « les quantités utilisées peuvent générer des impacts sur la qualité des milieux aquatiques et potentiellement compromettre l’utilisation de la prise d’eau située en aval pour l’alimentation en eau potable » ; sans oublier l’impact sur la faune, notamment les oiseaux et les amphibiens.

Aberration sociale et du droit d’usage


Gourjade est un parc équilibré permettant de nombreuses activités, de découvertes, de jeux, de promenade, dédiées aux enfants, aux familles, aux sportifs ou à leurs chiens.

L’extension du golf sur 29 hectares supplémentaires (62 hectares en tout) va supprimer des aires de promenade, allonger certains accès et concentrer les activités sur un espace plus réduit.

En guise de conclusion

L’étude d’impact est largement insuffisante, comme le souligne la MRAe, notamment les conséquences sur le bassin versant, les prélèvements d’eau avec risques d’aval (y compris d’approvisionnement en eau potable), les zones humides et les effets sur la biodiversité, oiseaux, batraciens et autres animaux.

Mais surtout, nous sommes une fois de plus écœurés par la disproportion de ce projet au regard de ses bénéfices : une perte qui ne pourra pas être compensée, imposée à la majorité, au profit de quelques-uns. Que les amateurs de golf souhaitent l’extension c’est possible mais ce n’est pas dans l’intérêt général de la ville et c’est pour cela que nous demandons au maire de renoncer à ce projet.


Donc, comme le chantait (presque) Charles Trenet :

Le maire

Qu’on doit tancer

Au nom des golfs chers

Va dépenser l’argent ;

Le maire

Arros’ra souvent

Sans la pluie.

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